Politique de gauche: La Colombie-Britannique et le Canada aspirent et soufflent sur les combustibles fossiles

Le gouvernement de la Colombie-Britannique continue de soutenir de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles, tout en proclamant en vain qu’il peut atteindre ses objectifs d’émissions

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat vient de publier son rapport de synthèse, résumant les trois volumes de son sixième rapport d’évaluation. Il a trouvé, avec un niveau de confiance très élevé, que :

• Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé planétaire.

• Il existe une fenêtre d’opportunité qui se referme rapidement pour assurer un avenir vivable et durable pour tous.

• Les risques et les impacts négatifs prévus ainsi que les pertes et les dommages liés au changement climatique s’intensifient à chaque augmentation du réchauffement climatique.

• Une atténuation profonde, rapide et soutenue et une mise en œuvre accélérée des mesures d’adaptation au cours de cette décennie réduiraient les pertes et les dommages prévus pour les humains et les écosystèmes.

Alors, que fait le gouvernement de la Colombie-Britannique en réponse? Il continue de soutenir de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles, tout en proclamant vainement qu’il peut atteindre ses objectifs d’émissions. Elle vient d’approuver l’usine Cedar LNG tout en annonçant des plans de réduction des émissions du secteur des combustibles fossiles.

Pourtant, en mai 2021, l’Agence internationale de l’énergie a déclaré que « le voyage mondial vers le zéro net d’ici 2050… n’inclut, à partir d’aujourd’hui, aucun investissement dans de nouveaux projets d’approvisionnement en combustibles fossiles », tandis qu’en avril 2022, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré : « Investir dans de nouveaux l’infrastructure des combustibles fossiles est une folie morale et économique.

Ou comme Martyn Brown, ancien chef de cabinet du premier ministre libéral Gordon Campbell, l’a dit lors d’une émission de la radio de CBC Sur l’Ile le 17 mars : « C’est le gouvernement qui aspire et souffle en même temps sur l’action climatique. »

Après tout, c’est David Eby lui-même qui a déclaré dans les semaines qui ont précédé sa prestation de serment en tant que premier ministre que « nous ne pouvons pas continuer à développer les infrastructures de combustibles fossiles et atteindre nos objectifs climatiques ». Ainsi, comme l’a souligné le député du Parti Vert Adam Olsen : « Annoncer un plan visant à réduire la pollution climatique des installations de GNL le même jour que l’approbation d’un autre projet de GNL n’a aucun sens.

L’usine Cedar augmentera non seulement les émissions en Colombie-Britannique, mais elle bénéficiera également des incitatifs offerts à l’industrie du GNL par le gouvernement de la Colombie-Britannique. Comme l’a indiqué Marc Lee, économiste principal au Centre canadien de politiques alternatives en juillet 2018, il s’agit notamment « d’éliminer l’impôt sur le revenu du GNL, un prix inférieur pour l’électricité de BC Hydro, l’exonération de la taxe de vente provinciale sur les matériaux de construction et une remise sur les nouveaux taxes sur le carbone.

Une autre raison d’inquiétude a été évoquée par Olsen en notant que l’usine de Cedar LNG est un partenariat avec la Nation Haisla. Tout en convenant qu’il s’agit « d’une opportunité importante de réconciliation économique », il a ajouté : « Il est inquiétant que le NPD de la Colombie-Britannique profite de cette opportunité pour dissimuler le fait qu’il crée de nouveaux projets de combustibles fossiles.

En effet, loin de saluer l’annonce, l’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique a exprimé son inquiétude. Le grand chef Stewart Phillip, le président du syndicat, a qualifié l’annonce de « l’expansion de l’industrie du GNL et de la fracturation associée… effrayante ».

La Colombie-Britannique n’est pas la seule à avoir ce comportement. Le gouvernement fédéral aspire et souffle depuis longtemps sur les combustibles fossiles. En juin 2018, le Parlement a adopté une résolution déclarant une urgence climatique et, dès le lendemain, a approuvé l’expansion de l’expansion du pipeline Trans Mountain (TMX), qui expédie le bitume des sables bitumineux de l’Alberta pour l’exporter vers l’Asie.

Lorsqu’il est devenu clair que le secteur privé n’était pas assez stupide pour continuer à investir dans Trans Mountain, le gouvernement fédéral est allé de l’avant et l’a achetée. Initialement évalué par Justin Trudeau à 7,4 milliards de dollars pour terminer, il est maintenant à 30,9 milliards de dollars.

En octobre 2022, alors que le prix n’était que de 21,4 milliards de dollars, Robyn Allan, un ancien PDG d’ICBC, dans un rapport pour West Coast Environmental Law, a constaté que les producteurs de pétrole paieraient des péages bien inférieurs au coût réel et que « le gouvernement fédéral annulera 17 milliards de dollars de dette que Trans Mountain doit aux Canadiens.

Nous subventionnons donc le GNL et nous sommes coincés avec un pipeline qui ne fera jamais de profit. Le journaliste environnementaliste Andrew Nikiforuk l’a bien résumé dans le Tyee ce mois-ci ; cela équivaut au « transfert de milliards de dollars des Canadiens ordinaires aux riches compagnies pétrolières », tout en augmentant la production de combustibles fossiles qui entraîne le chaos climatique. Folie morale et économique en effet.

thancock@uvic.ca

Le Dr Trevor Hancock est professeur à la retraite et chercheur principal à l’École de santé publique et de politique sociale de l’Université de Victoria.

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